Une grande partie des sciences dites exactes sont développées sur la base d’observations des phénomènes naturels. Les hypothèses émises sur le fonctionnement de notre univers se doivent d’être scrupuleusement évaluées et vérifiées dans des conditions aussi fiables que possible sur terre. Une architecture sur mesure est donc indispensable à l’exercice de la science. Mais à quoi ressemblent réellement les bâtiments dans lesquels la recherche est menée ? Cette question a servi de point de départ à notre numéro actuel.
Nous vous emmenons dans une visite quelque peu insolite de laboratoires, d’observatoires astronomiques, de centres informatiques à haute performance ou de stations météorologiques. Leur architecture est adaptée à des besoins très spécifiques et s’avère tout à fait fascinante précisément pour cette raison. On trouve d’une part des structures strictes et parfois standardisées, qui garantissent l’efficacité du bâtiment par rapport à ses buts, et d’autre part des bâtiments plus décorés et plus « aimables » – tel que l’Institut de chimie organique de Bâle.
L’architecture des observatoires, par exemple le Pavillon Hirsch de l’ancien observatoire de Neuchâtel ou l’observatoire astronomique Urania de Zurich, ainsi que leur mobilier, sont aussi variés que le ciel nocturne et ses constellations d’étoiles. Le thème des observatoires en Suisse nous a paru mériter un double traitement : le premier par un astrophysicien s’exprimant en scientifique et en historien, le second, en miroir, avec le regard d’un architecte.
Notons encore qu’il existe aussi des laboratoires dans les profondeurs des montagnes ou des mines, dont l’enfouissement est destiné à filtrer au maximum les rayonnements cosmiques indésirables. Ces aspects auraient dépassé le cadre de ce numéro – c’est pourquoi nous sommes restés à la surface de la terre !
Dossier 1
Dorothee Huber
Gepflegte Alltagsarchitektur
Das Institut für Organische Chemie der Universität Basel
Résumé
Une architecture quotidienne soignée : l’Institut de chimie organique de l’Université de Bâle
L’extension des installations universitaires à la limite nord-ouest de la vieille ville de Bâle est actuellement l’un des projets les plus importants et les plus prestigieux de l’université. Dans les années à venir, les domaines des sciences de la vie de l’université et de l’ETH seront regroupés sur le campus de St.Johann, à proximité immédiate des cliniques. La démolition prévue de l’Institut de chimie organique, construit en 1949-1952 pour le célèbre chimiste Tadeus Reichstein par l’architecte cantonal Julius Maurizio, suscite des discussions. Contrairement à l’élégance cosmopolite des grandes entreprises chimiques, l’Institut de chimie organique incarne une fraîcheur vive, économe et soignée de l’aspect architectural cultivé dans les bâtiments d’enseignement, qui mérite d’être reconnu et protégé en tant que contribution à une culture quotidienne tout à fait remarquable.
Dossier 2
Robin Rehm und Silke Langenberg
Das Patent als Akteur technischer Innovation
Hochschularchitektur der 1960er und 1970er Jahre
Résumé
Le brevet en tant qu’acteur de l’innovation technique
Depuis le milieu du XXe siècle, une architecture universitaire et de laboratoire s’est développée dans laquelle le brevet joue un rôle particulier en tant que protection des innovations techniques. Tout d’abord apparaissent des systèmes de grilles avec des structures porteuses positionnées de manière régulière, dans lesquelles les sols, les plafonds, les parois intérieures et les façades sont insérés au moyen de constructions de liaison variables. Cette architecture, essentiellement orientée vers la logique structurelle et la technologie, acquiert un caractère de modèle à bien des égards : des structures élémentaires préfabriquées sont créées, garantissant une organisation rentable de la construction. Ce système modulaire de construction est en corrélation avec les exigences de recherche et d’enseignement des universités, elles-mêmes orientées vers la rationalité et construites principalement en République fédérale d’Allemagne, mais aussi en Suisse et en Autriche.
Dossier 3
Franz Graf, Yvan Delemontey et Mélanie Delaune Perrin
La construction de l’Institut Battelle
L’âge d’or de la recherche scientifique à Genève, 1953-1972
Résumé
Implanté à Genève en 1952, l’Institut Battelle est un centre de recherche privé américain dont l’objectif est de mettre à disposition des entreprises ou des organismes gouvernementaux qui le souhaitent, ses laboratoires et son personnel scientifique dans les domaines les plus variés. La construction de ses bâtiments au sein d’une magnifique propriété à la périphérie de la ville témoigne de son essor jusqu’au milieu des années 1970. Ils sont l’œuvre de l’architecte Georges Addor qui conçoit ici des édifices d’une qualité remarquable, à la fois fonctionnels et raffinés. Leur réalisation successive pendant près de vingt ans peut se lire aujourd’hui comme le reflet d’une évolution matérielle délicate – des premiers bâtiments exaltant leur structure maçonnée aux murs-rideaux enveloppant les immeubles suivants –, témoin, dans une plus large mesure, de l’évolution de la construction du second après-guerre en Suisse.
Dossier 4
Maria Grazia Giuffreda
Simbolo di innovazione ingegneristica e di supercalcolo
Il Centro Svizzero di Calcolo Scientifico (CSCS)
Résumé
Symbole de l’innovation technique et des superordinateurs – le Centre suisse de calcul scientifique (CSCS)
Au début des années 2000, la Confédération helvétique a approuvé la stratégie nationale de calcul à haute performance et de mise en réseau (stratégie HPCN) du Conseil des EPF. Elle a décidé de financer une infrastructure de supercalculateurs à Lugano et d’installer le premier superordinateur de classe pétaflopique en Suisse. Le CSCS a été confronté au défi de construire un centre de données capable d’accueillir en toute sécurité des superordinateurs à haute performance et de créer une infrastructure permettant de stocker d’énormes quantités de données. Tout cela a été fait en tenant compte des impacts environnementaux, des questions de durabilité et de l’aspect architectural du nouveau bâtiment. Dans ce processus, l’un des aspects techniques les plus marquants est le refroidissement des équipements par un système dans lequel circule l’eau du lac de Lugano.
Dossier 5
Michel Grenon
Les observatoires astronomiques en Suisse du XVIIIe au XXIe siècle
Une architecture adaptée aux méthodes et techniques d’observation
Résumé
A partir du XVIIIe siècle, l’essor de la recherche astronomique, tant fondamentale qu’appliquée à la chronométrie, à la topographie et à la climatologie, a entraîné une multiplication des observatoires construits sur le territoire suisse. Le choix de leurs emplacements comme leur architecture obéit à des règles spécifiques, qui varie au cours du temps selon les résultats recherchés et les instruments utilisés. Leur construction commence avec l’essor d’une science renouvelée, à Genève en 1772, avec des retombées en chronométrie, topographie et climatologie, développant une architecture propre aux observatoires. Cinquante ans plus tard, un observatoire est créé à Berne, pour la cartographie du canton, dans ses nouvelles limites. Au milieu du XIXe siècle, des services ou observatoires chronométriques seront créés à Genève, Neuchâtel (et Besançon) pour répondre aux besoins des horlogers, des télécommunications et des transports. Zürich se spécialisera sur l’activité du Soleil. Au XXe siècle, les observatoires s’éloignent des villes, et sont installés soit à la campagne, soit sur des sites situés au-dessus du stratus, afin de bénéficier de davantage de nuits claires et surtout plus noires. Les observatoires historiques, devenus obsolètes, sont peu à peu démolis, transformés en musées ou reconstruits avec des buts spécifiques.
Dossier 6
Lukas Bonauer
Architektur fürs kosmische Auge
Sternwarten in der Schweiz
Résumé
Architecture pour l’oeil cosmique – les observatoires en Suisse
En Suisse aussi, les observatoires capturent les événements cosmiques avec leurs instruments de mesure et leurs appareils complexes. Ces observatoires sont souvent cachés et éloignés, car trop de lumière ambiante obscurcit la vue cosmique. Le terrain doit également obéir aux points cardinaux ou aux lignes méridiennes. Regarder le ciel dans le temps et l’espace exige de la précision. Bien que les mêmes moyens soient loin d’être disponibles partout, la fascination et l’envie d’explorer suscitent partout une même flamme. L’architecture et les équipements sont aussi uniques, divers et différents que le ciel nocturne et ses firmaments changeant au fil des saisons. Qu’ont-ils en commun ? En quoi diffèrent-ils ? Trois observatoires actuels et un « ancien » font le point sur leur présent et racontent leur histoire.
Fotoessay
Michael Peuckert
Observer Mesurer Savoir
KdS | MAH | MAS
KiDS
Heiliger Bimbam!
KdS | MAH | MAS
Saskia Ott Zaugg
140e volume des Monuments d’art et d’histoire de la Suisse MAH
Présentation officielle de l’ouvrage consacré à la ville d’Estavayer-le-Lac
Plus de cent vingt personnes ont assisté à la présentation officielle du volume écrit par l’historien de l’art Daniel de Raemy. Il s’agit du tome VI du canton de Fribourg consacré à La ville d’Estavayer-le-Lac, paru dans la série des MAH.
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Nicole Pfister Fetz, lic.phil.I, présidente de la SHAS
Billet de la présidente
Durabilité du patrimoine bâti
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«Ich habe mir einen Felsen vorgestellt, der auf diesen Platz fällt»
Die Schweizerischen Kunstführer bieten spannende Einblicke in die Geschichte der Schweizer Baukultur. Die kommenden Neuerscheinungen zeigen einige Glanzlichter schweizerischer Sakralbauten.
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Kulturelle Nahtstellen von Islam und Christentum - Kairo – Mutter der Städte
Zehn Stadtspaziergänge durch 1400 Jahre Architektur
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Fabian Felder
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Hans-Rudolf Meier
Spolien. Phänomene der Wiederverwendung in der Architektur
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René Chapallaz et la photographie architecturale
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